L'Evangile Selon Saint Matthieu
genre: historique
année: 1964
durée: 2h15
année: 1964
durée: 2h15
l'histoire: Une reconstitution de l'évangile qui reprend une sélection de scènes de l'histoire de la vie du Christ, de l'Annonciation à sa Passion.
la critique d'Alice In Oliver:
On ne présente plus Pier Paolo Pasolini, probablement le ou l'un des plus grands cinéastes italiens avec Federico Fellini. On lui doit de nombreux classiques du noble Septième Art: Salo ou les 120 Journées de Sodome, Les Contes de Canterbury, Les Mille et Une Nuits, Médée, Oedipe Roi ou encore Théorème, pour ne citer qe ceux-là. En 1964, Pier Paolo Pasolini n'est pas encore l'immense cinéaste qu'il deviendra par la suite. Toutefois, un an auparavant (donc en 1963), le réalisateur s'est distingué avec La Rabbia, en français,La Rage. C'est avec L'Evangile selon Saint Matthieu, sorti en 1964, que Pier Paolo Pasolini va acquérir sa notoriété.
Pourtant, à la base, le cinéaste italien n'est guère convaincu par le projet. Dans un premier temps, en 1963, il effectue des repérages en Palestine avec le père Don Andrea Carraro. Le réalisateur est déçu par la modernité trop apparente des paysages et renonce à y tourner son film, mais les images filmées sur place deviennent, sous l’impulsion du producteur Alfredo Bini, un documentaire à mi-chemin entre le carnet de voyage et la réflexion intérieure : « repérages en Palestine pour l'Evangile selon Saint Matthieu ». L’Évangile selon saint Matthieu est aussi le premier film où Pier Paolo Pasolini utilise la technique du zoom avant (21 dans tout le film).
Pour l'anecdote, L’Évangile selon saint Matthieu est dédié au « glorieux Pape Jean XXIII ». Le scénario original comportait 131 scènes, tandis que le film réalisé n’en compte plus que 44 pour une durée de deux heures et quinze minutes environ. Au niveau de la distribution, pas grand chose à signaler non plus puisque ce sont tous des acteurs non professionnels.
Le rôle du Christ était en premier lieu destiné à être joué par un poète. Pasolini proposa le rôle successivement à Evguini Evtouchenko, Allen Ginsberg, Jack Kerouac et Luis Goytisolo, mais ils refusèrent tous.
Le rôle du Christ était en premier lieu destiné à être joué par un poète. Pasolini proposa le rôle successivement à Evguini Evtouchenko, Allen Ginsberg, Jack Kerouac et Luis Goytisolo, mais ils refusèrent tous.
Pasolini rencontra par la suite Enrique Irazoqui, un jeune étudiant espagnol, à qui il confia finalement le rôle principal. Attention, SPOILERS ! Un ange vient annoncer la bonne nouvelle à Joseph : son épouse Marie attend en effet Jésus, le fils de Dieu.
Jean-Baptiste le fait Christ. Suivi par ses disciples, Jésus parcourt la Judée, prêcher sa parole et accomplir quelques miracles. Il entre à Jérusalem et défie ouvertement les puissants. Il est trahi par Judas. Il meurt crucifié sur le mont Golgotha. Il ressuscite trois jours après.
Les rapports entre Pier Paolo Pasolini et la religion, et plus précisément le catholicisme, ont toujours été difficiles.
Jean-Baptiste le fait Christ. Suivi par ses disciples, Jésus parcourt la Judée, prêcher sa parole et accomplir quelques miracles. Il entre à Jérusalem et défie ouvertement les puissants. Il est trahi par Judas. Il meurt crucifié sur le mont Golgotha. Il ressuscite trois jours après.
Les rapports entre Pier Paolo Pasolini et la religion, et plus précisément le catholicisme, ont toujours été difficiles.
A ce sujet, le cinéaste déclara: "Je ne crois pas que le Christ soit le fils de Dieu, parce que je ne suis pas croyant, du moins consciemment. Mais je crois que le Christ est divin : autrement dit, je crois qu’en lui, l’humanité est si élevée, si rigoureuse, si idéale qu’elle va au-delà des termes ordinaires de l’humanité". En résumé, Pier Paolo,Pasolini considère le Christ comme un être humain à part entière qui vient prêcher la bonne Parole et qui est rejetté puis condamné par le pouvoir.
Pour le cinéaste, ce personnage banni puis exécuté par le pouvoir et la dictature de l'époque est forcément intéressant et donc un être à part entière.
Pour le cinéaste, ce personnage banni puis exécuté par le pouvoir et la dictature de l'époque est forcément intéressant et donc un être à part entière.
En effet, à défaut d'être le Messie, Pier Paolo Pasolini fait presque figure lui aussi de martyr christique. Ses oeuvres seront vivement critiquées et le réalisateur sera régulièrement attaqué pour ses films. Déjà, avant la sortie de L'Evangile Selon Saint Matthieu, Pasolini a suscité la polémique et le scandale avec La Ricotta. Indéniablement, Pasolini s'identifie à ce personnage mystique, dont la vie est toujours sujet au débat, au tabou et finalement lui aussi à la polémique.
Pourtant, contre toute attente, L'Evangile selon Saint Matthieu ne soulèvera pas spécialement les attaques contre le cinéaste.
Pourtant, contre toute attente, L'Evangile selon Saint Matthieu ne soulèvera pas spécialement les attaques contre le cinéaste.
Mieux encore, le film remportera plusieurs récompenses, dont le Prix de l’Office Catholique International du cinéma. Le long-métrage est fidèle au récit d'origine de Saint Matthieu, souvent considéré comme révolutionnaire. En résumé, ne vous attendez pas à une production hollywoodienne.
Pier Paolo Pasolini filme caméra à l'épaule, ce qui donne parfois l'impression de regarder un documentaire. Toutefois, la photographie est superbe. Même remarque concernant la mise en scène. Certes, comme je l'ai déjà souligné, le film est fidèle au texte originel. Néanmoins, Pasolini confère tout de même une vision personnelle à ses personnages, entre autres, à Jésus et à ses disciples.
Par exemple, Pasolini doute que Jésus soit réellement le fils de Dieu, mais confère une dimension spirituelle à cet étrange personnage. Ce qui donne au film une dimension particulière, envoûtante et fascinante. Certains fans le considèrent comme le plus beau film de Pier Paolo Pasolini. Pas faux...
Pier Paolo Pasolini filme caméra à l'épaule, ce qui donne parfois l'impression de regarder un documentaire. Toutefois, la photographie est superbe. Même remarque concernant la mise en scène. Certes, comme je l'ai déjà souligné, le film est fidèle au texte originel. Néanmoins, Pasolini confère tout de même une vision personnelle à ses personnages, entre autres, à Jésus et à ses disciples.
Par exemple, Pasolini doute que Jésus soit réellement le fils de Dieu, mais confère une dimension spirituelle à cet étrange personnage. Ce qui donne au film une dimension particulière, envoûtante et fascinante. Certains fans le considèrent comme le plus beau film de Pier Paolo Pasolini. Pas faux...
Source:
http://navetoncinema.canalblog.com/archives/2014/07/20/29310920.html